- désuétude
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désuétude [ desɥetyd; dezɥetyd ] n. f.• 1596, rare av. XVIIIe; lat. desuetudo♦ Abandon où est tombée une chose dont on a cessé depuis longtemps de faire usage (surtout dans tomber en désuétude). « loi tombée en désuétude, mais dont l'observance subsistait dans les provinces où tout s'abolit lentement » (Balzac). — Spécialt (affaires) ⇒ obsolescence. ⊗ CONTR. Usage, vigueur (en).
● désuétude nom féminin (latin desuetudo, -inis) Littéraire. Caractère d'une chose, d'une pratique qui est vieillie, abandonnée, par suite du défaut d'usage, de l'inadaptation aux méthodes actuelles. Diminution de valeur des immobilisations, imputable au progrès technique. Mode d'extinction des dispositions légales par non-application prolongée. ● désuétude (expressions) nom féminin (latin desuetudo, -inis) Désuétude calculée, technique se proposant d'abréger délibérément la durée de vie d'un produit ou de le faire apparaître comme vieilli, alors qu'il se trouve encore en mesure de servir. Tomber en désuétude, être abandonné par l'usage : Loi qui tombe en désuétude. ● désuétude (synonymes) nom féminin (latin desuetudo, -inis) Désuétude calculéeSynonymes :- obsolescence planifiéedésuétuden. f. Abandon de l'usage d'une chose.— Loc. Tomber en désuétude. Coutume tombée en désuétude.⇒DÉSUÉTUDE, subst. fém.A.— Usuel. État d'abandon où se trouve une chose, une pratique qui n'est plus ou presque plus en usage. Anton. actualité, usage. C'est un délabrement, une désuétude De vivre qui les prend et les pousse à la mort (RODENBACH, Règne silence, 1891, p. 77) :• Un mot qui perd de sa vigueur, ou de son empire, ou de sa fréquence et de sa spontanéité, un mot qui n'est plus honoré que par nous seuls, dans notre dictionnaire assez réservé par une sorte de pieuse piété, pour mémoire, et comme la cendre d'une idée qui a cessé d'être vivante, ce mot, par son même déclin, nous peut encore enseigner quelque chose : la désuétude elle-même confère à un terme mourant une sorte de suprême signification.VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 166.♦ Tomber en désuétude. Des quartiers tout entiers tombent en désuétude (HUGO, Rhin, 1842, p. 297). Ce système est tombé en désuétude, dans notre pays (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 195). Les romans champêtres de George Sand (...) étaient pleins, ainsi qu'un mobilier ancien, d'expressions tombées en désuétude et redevenues imagées, comme on n'en trouve plus qu'à la campagne (PROUST, Swann, 1913, p. 41).Rem. On rencontre chez Balzac un emploi du mot au sens de « fait pour quelqu'un de ne plus connaître les usages de la société, méconnaissance des habitudes sociales ». C'était sans doute quelque maire de canton recommandable par de belles propriétés; mais sa tournure et sa mise trahissaient une désuétude complète de la société : il était gêné dans ses habits, il ne savait où mettre ses mains, il tournait autour de son interlocuteur en parlant (Illus. perdues, 1843, p. 91).B.— Emplois spéc.1. BIOL., MÉD. Non-fonctionnement d'un organe. La loi naturelle qui développe ou comprime nos fonctions et nos organes suivant leur exercice ou leur désuétude (COMTE, Catéch. posit., 1852, p. 50).2. INDUSTR. Désuétude calculée. ,,Méthode en vertu de laquelle les producteurs s'attachent à fabriquer des articles de moins en moins solides, de moins en moins durables afin d'assurer une rotation plus rapide des ventes de renouvellement`` (PUJOL 1970).3. DR. Extinction de la force obligatoire d'une règle de droit par non-application prolongée, équivalant, pour certains juristes, à une abrogation implicite (contestée par d'autres). La désuétude du droit de dissolution; une loi tombée en désuétude. La désuétude du droit de dissolution avait supprimé le frein le plus puissant à l'instabilité ministérielle (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 91).Prononc. et Orth. :[
] ou [
]. Cf. désuet. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1596 (Lecaron ds DELB. Rec. d'apr. DG), rare av. 1762 (Ac.). Empr. au lat. desuetudo « désaccoutumance, perte d'une habitude » en lat. class. et « désuétude » en b. latin. Fréq. abs. littér. :79. Bbg. GOHIN 1903, p. 323. — Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, p. 332.désuétude [dezɥetyd] n. f.ÉTYM. 1596; rare jusqu'au XVIIIe; lat. desuetudo, de desuetus. → Désuet.❖♦ Abandon où est tombée une chose dont on a cessé depuis longtemps de faire usage (s'emploie surtout dans le syntagme : tomber en désuétude). || Produits, équipements qui tombent en désuétude (⇒ Obsolescence, vieillissement). — Écon. || Désuétude calculée, prévue et volontairement déterminés dès la production des objets fabriqués, afin d'accélérer leur renouvellement. — Spécialt, dr. || Loi tombée en désuétude, qui n'a pas été abrogée officiellement mais qu'en fait on n'applique plus depuis longtemps.1 Au reste, il ne faut jamais souffrir qu'aucune loi tombe en désuétude. Fût-elle indifférente, fût-elle mauvaise, il faut l'abroger formellement, ou la maintenir en vigueur.Rousseau, Considérations sur le gouvernement de Pologne, X.2 (…) couvre-feu, loi tombée en désuétude, mais dont l'observance subsistait dans les provinces où tout s'abolit lentement.Balzac, Maître Cornélius, Pl., t. IX, p. 917.3 Le cimetière Vaugirard était ce qu'on pourrait appeler un cimetière fané. Il tombait en désuétude. La moisissure l'envahissait, les fleurs le quittaient.Hugo, les Misérables, II, VIII, V.4 Des mots tombent en désuétude; mais, dans plus d'un cas, il est difficile de dire si tel mot doit définitivement être rayé de la langue vivante, et rangé parmi les termes vieillis dont l'usage est entièrement abandonné et qu'on ne comprend même plus.Littré, Dict., Préface, p. VI.❖CONTR. Actualité, habitude, usage, vigueur (en).DÉR. V. Désuet.
Encyclopédie Universelle. 2012.
